Le sport le plus populaire en France ? Le football bien sûr ! C’est l’activité qui fait rêver les petits et les grands de par sa couverture médiatique mais également pour les exploits de ses grands joueurs. C’est ainsi un sport que vous pourrez pratiquer dans n’importe quelle ville, où que vous habitiez : on comptait plus de 2 200 000 licenciés en 2017 ! Autant dire que c’est le sport le plus pratiqué dans l’Hexagone… mais pas sans risque. On constate effectivement le football, comme les sports de glisse sont à l’origine de nombreux traumatismes du genou et la cheville.
Un footballeur amateur joue en moyenne une centaine d’heures par an, contre cinq cents pour un professionnel. Autant dire que cela joue sur la fréquence des blessures. Comme tous les sportifs, les footballeurs s’exposent aux coups mais, tous niveaux confondus, la fréquence des lésions chez le footballeur est comprise entre 10 et 35 pour 1 000 heures de jeu.
Mais quelles sont les blessures les plus courantes chez les footballeurs ? De la crampe à la fracture de cheville, de la tendinite au claquage, en passant par la rupture du ligament croisé antérieur… tour d’horizon des risques de blessure du footballeur
Dans le football professionnel, il s’agit sans conteste de la pathologie la plus fréquente. En cause, bien souvent le ballon, qui provoque dans sa course des changements de direction, des dérapages, voire un pied qui se pose dessus en plein sprint. En résulte un pied mal posé et un faux mouvement latéral qui entraîne l’entorse de la cheville.
Une fois que la présence de fracture a bien été écartée, le traitement est fonctionnel : immobiliser le pied avec une attelle est essentiel, tout en préservant toutefois la flexion extension ce qui permet de continuer à marcher et de préserver la musculature de la cheville. Ceci, associé à l’application de glace et d’anti inflammatoire, devrait soulager l’entorse rapidement.
Attention toutefois, mal soignée ou mal rééduquée, l’entorse peut être à l’origine de séquelles comme des douleurs ou des blocages de l’articulation et peut nécessiter dans un second temps un traitement chirurgical.
La luxation, plus communément appelé déboîtement, s’observe au niveau des articulations surtout au niveau de l’épaule mais également de la cheville ou du genou. Une déchirure des ligaments et parfois même un arrachement osseux peuvent accompagner ce déboîtement.
C’est ainsi qu’en novembre dernier, le gardien argentin Oscar Ustari s’est déboité le genou gauche sur un dégagement en plein match : la rotule était complètement sortie de son axe ! La luxation est une des urgences en chirurgie orthopédique, car l’intervention doit intervenir rapidement, soit par le biais de manœuvres soit grâce à une opération. En effet, l’avenir de l’articulation déboîtée peut être mis en péril et une arthrose, une instabilité ou une déformation articulaire peut apparaître si le nécessaire n’est pas fait rapidement. Il existe également un risque de compression de vaisseaux ou de nerfs qui peut entraîner des problèmes neurologiques aux membres, notamment aux extrémités.
Ce traumatisme est la deuxième blessure la plus fréquente chez les footballeurs. En effet, les démarrages violents ou les coups directs sur le muscle peuvent provoquer ce type de lésions pour peu que l’échauffement n’ait pas été assez travaillé.
L’application de glace et d’un bandage compressif va soulager rapidement la douleur. Il faut cependant s’assurer que ce n’est pas ce qu’on appelle communément un claquage, c’est-à-dire une rupture de la fibre musculaire, ce qui entraîne une indisponibilité du sportif beaucoup plus longue. Il faut surtout veiller dans tous les cas à ne pas reprendre le sport trop rapidement après ce type de lésion car la récidive est fréquente si le footballeur est trop empressé à retourner sur les terrains !
Fernando Gago, Victime d’une rupture du tendon d’Achille en 2015 et 2016, était resté 2 ans indisponible. Lors des qualifications de la coupe du monde 2018 (match Pérou Argentine) il est entré sur le terrain à l’heure de jeu… pour y rester environ 6 minutes : rupture du ligament croisé antérieur et du ligament interne du genou droit… Cette blessure devrait l’éloigner des terrains plus de six mois, pourrait-il être de retour pour les matches de la coupe du monde ?
C’est en effet une pathologie qui laissera le footballeur sur le banc de touche pendant plusieurs mois et qui est l’une des pires blessures à surmonter pour un joueur. La rupture du ligament croisé antérieur est souvent longue à guérir à cause des lésions associées : cartilage ou ménisque. C’est souvent une torsion violente du genou qui sera la cause de ce type de rupture.
Parfois diagnostiquée dans un premier temps comme une entorse, il convient d’effectuer une consultation auprès d’un chirurgien dans un délai de 15 jours afin de confirmer ou non le diagnostic.
Pour bien comprendre, il faut savoir qu’il existe dans le genou quatre ligaments : deux ligaments latéraux et deux ligaments centraux appelés croisés, parce qu’ils se croisent en plein milieu du genou. Dans le cas d’une rupture des ligaments latéraux, nous serons bien en présence d’une entorse bénigne, comme nous en avons parlé précédemment. Mais la rupture du ligament croisé antérieur est beaucoup plus sérieuse car ce ligament assure la stabilité du genou : nous sommes alors en présence d’une entorse grave.
Une fois la rupture confirmée, une prise en charge rééducative est nécessaire très rapidement afin que l’utilisation du genou se fasse sans douleur au quotidien. Il n’y a par contre pas d’urgence à procéder à une opération car ce ligament ne cicatrise pas spontanément.
L’opération consiste en une greffe d’un tendon tiers qui viendra remplacer le ligament abîmé. À noter toutefois qu’en règle générale, l’opération n’est pas une évidence, et se décide en fonction du profil du blessé et de sa pratique sportive.
C’est souvent un coup de pied dans la cheville qui provoque la fracture de la cheville. Quand il n’y a pas de déplacement osseux et que cette fracture est simple, la cheville est plâtrée puis rééduquée.
Par contre, si cette fracture est multiple, ou qu’il s’agit d’une fracture ouverte et que les os se sont déplacés, il faut réparer l’os par de la chirurgie. Plusieurs solutions sont alors possibles par ostéosynthèse. Il s’agit d’une opération chirurgicale qui consiste, grâce à des matériaux tolérés par l’organisme, à maintenir les fragments d’os. Par exemple : l’ostéosynthèse par broches (moins invasive que les autres interventions), l’ostéosynthèse par vis ou l’ostéosynthèse par plaque et vis (lorsqu’il y a un risque de rotation de la cheville).
Tous les sportifs peuvent être concernés par la pubalgie, mais elle est cependant particulièrement présente chez les footballeurs. En effet dans cette activité, les microtraumatismes répétés sont nombreux, notamment à cause des puissants tirs de balle avec la jambe… ce qui favorise la tendinite des muscles abdominaux ou des jambes (adducteurs ou abducteurs). Une douleur sur l’aile ilio-pubienne s’installe alors et seule la prise d’anti-inflammatoire et du repos viennent à bout de la pubalgie.
Des séances d’échauffement sérieuses avant les matches et entraînement ainsi que des étirements après l’effort permettent d’éviter ces douleurs, surtout si ceci est accompagné d’un renforcement musculaire de la sangle abdominale.
Pour terminer ce tour d’horizon des pathologies les plus fréquente dans le monde du football, il faut savoir que ce sport n’est pas forcément adaptés aux plus jeunes (7-10 ans), car à cet âge la croissance est loin d’être terminée et la pratique intense d’un sport, couplée à une croissance rapide peut provoquer la maladie de Sever. Il s’agit d’un trouble de la croissance en rapport avec un surmenage du pied et une surexploitation de l’os par le tendon d’Achille. Cela se manifeste par des douleurs au niveau du talon ou du tendon d’Achille. Des semelles orthopédiques adaptées peuvent atténuer les symptômes… mais la réduction du temps passé sur les terrains à ces âges-là peut aider…
Pour conclure, nous retiendrons qu’un bon échauffement semble la clé de voûte de la pratique de ce sport… comme de toute autre activité sportive. La prévention et la préparation physique réduisent les risques de blessures et de traumatismes, mais pas que ! Il semblerait par exemple que l’équilibre dynamique d’un joueur aurait une incidence sur ses risques de blessure ! Le maintien du centre de gravité au-dessus de sa base d’appui (celle-ci étant définie par la position de vos pieds) pendant la course, c’est ce qu’on appelle l’équilibre dynamique. Or cet équilibre est généralement diminué en cas de fatigue ou d’une blessure mal guérie… Et les joueurs ayant un moins bon équilibre dynamique auraient un risque de blessure jusqu’à deux fois plus grand ! Donc n’oubliez pas : une fois que la blessure est là… surtout… prenez le temps de la guérison. La prochaine blessure n’en sera que plus retardée.