Tout schuss sur les pistes : les blessures liées à la pratique du ski

Blessure ski alpinLes fêtes sont passées et nous avons beaucoup entendu parler à la télé de l’enneigement exceptionnel des massifs alpins. Exactement de quoi nous faire rêver de vacances au ski ! Aussi aimerions-nous profiter de la saison pour rendre hommage à un sport aussi technique que spectaculaire : le ski alpin.

Le ski, c’est un sport fort plébiscité de manière occasionnelle par bon nombre de « skieurs du dimanche » mais également une discipline olympique de toute beauté !

Dans le cadre de cette petite rétrospective, nous évoquerons les blessures articulaires inhérentes à la pratique du ski. Que l’on soit skieur professionnel ou non, ces blessures pourraient fort bien vous concerner si vous envisager de chausser les skis cet hiver ! Si tel est le cas, ce qui va suivre est susceptible de vous intéresser.

Le ski dans la pratique professionnelle

Pour débuter le propos, commençons par placer le contexte. Le ski alpin est une discipline également connue sous le nom de « ski de piste ». Il s’agit de l’un des sports de glisse que l’on peut pratiquer à la neige. Dans cette même catégorie de sports de glisse, on retrouve aussi le snowboard ou le « snowscoot » entre autres.

Le ski alpin en lui-même se divise en de multiples disciplines : il existe le slalom, la descente, le slalom géant, le super G, le combiné et le freestyle. Les règles changent mais le principe est toujours le même : il s’agit de descendre une pente enneigée avec des skis.

En ce qui concerne la descente, le principal danger qui guette les skieurs professionnels est la vitesse. Bien que les mesures de sécurité ne cessent de s’enrichir tournois après tournois, le sportif est tout de même lancé à une vitesse atteignant en moyenne jusque 140km/h ! Soit la vitesse d’une voiture lancée sur l’autoroute : et il faut bien du courage pour arriver à un tel niveau.

La moindre erreur peut entraîner de graves blessures, pouvant aller jusqu’à un dénouement tragique.

Le slalom est une version plus lente et plus courte de la descente. Elle ne nécessite pas les nerfs d’acier que demande la vitesse, mais nécessite énormément de dextérité et d’agilité pour pouvoir passer le plus vite possible entre les poteaux étroitement espacés qui parsèment la piste.

Pour ce qui est du slalom géant, il s’agit d’une variante du slalom classique en plus long et en plus rapide. Il peut paraître moins technique que le slalom qui demande de passer dans des intervalles très étroits : toutefois à pareille vitesse un bon sens du rythme est indispensable pour cette discipline.

Encore plus rapide que le slalom géant et bien plus technique de la descente : le Super G est une discipline impressionnante qui marie vitesse et technicité pour un magnifique spectacle de glisse. Pour ce qui est du combiné, il s’agit simplement d’un mode de tournois qui consiste à faire s’affronter les sportifs en deux manches : une manche descente et une manche slalom.

Dans le cas d’une pratique professionnelle, les sportifs s’affrontent dans le cadre d’une course contre la montre où celui qui remporte la victoire est celui qui réalise le meilleur temps. Les blessures surviennent souvent à cause de la complexité et de la dangerosité qu’implique la course. 

Du côté des personnes qui pratiquent occasionnellement ce sport, c’est plutôt le manque de maîtrise et/ou de préparation physique qui peut être à l’origine de blessures articulaires.

Ces blessures, quelles sont-elles ? On vous le donne en mille ! Le genou est encore une fois en première ligne dans le cadre de la pratique du ski alpin (et des sports d’hiver de manière générale d’ailleurs).

Ski et blessures articulaires

Le genou

Plus d’un quart des traumatismes articulaires liés à la pratique du ski alpin le concerne : de la simple entorse à la rupture des ligaments croisés. La gravité du traumatisme va crescendo et peut vite s’avérer invalidante et douloureuse.

En effet, dans le cadre de la pratique du ski : le skieur est exposé à divers traumatismes touchant :

 

Dans la pratique occasionnelle de cette discipline, les femmes semblent plus sujettes à ce type de blessure articulaire que les hommes. Il en va de même pour les débutants : les blessures sont légion dans les premières heures d’apprentissage : d’où l’utilité d’être accompagné d’un instructeur.

En fonction de la gravité de l’entorse, la durée de récupération et les interventions à effectuer ne seront pas les mêmes.

Une simple entorse du genou, correspondant à un simple étirement du ligament ne nécessite pas d’intervention chirurgicale mais demande en revanche une immobilisation pouvant durer plusieurs semaines.

En cas de rupture des ligaments, le constat est plus lourd. Puisque ces ligaments ne cicatrisent pas spontanément l’intervention chirurgicale n’est pas urgente. Elle peut toutefois se révéler nécessaire pour un patient qui entend continuer la pratique d’activités sportives.

La décision d’opérer pour ce type de blessure doit faire l’objet d’une réflexion mûrement menée avec un spécialiste : il n’est jamais anodin de recourir au bistouri.

Le saviez-vous ? Dans la pratique du snowboard les blessures du genou sont bien plus rares (moins d’une blessure sur 10)! Toutefois, dans cette pratique c’est le poignet qui ne s’en tire pas à si bon compte.

Les autres traumatismes

Difficile de lister les autres blessures liées à la pratique du ski tant la prédominance des blessures au genou est importante. Toutefois, aussi marginales puissent-elles paraître les « autres blessures »  représentent tout de même plus de la moitié des traumatismes articulaires liés au ski.

En bonne position, nous retrouvons les lésions de l’épaule. Le plus souvent il s’agit de luxations survenues à l’occasion de chutes mal négociées. Comme les chutes ne sont pas rares pour des personnes qui pratiquent occasionnellement, c’est évidemment un risque à prendre en compte.

Si une simple luxation de l’épaule ne donne généralement pas lieu à une intervention chirurgicale (mais nécessite tout de même une immobilisation), elle peut cependant contribuer à la fragilisation de l’articulation. En cas de récidive du phénomène de déboîtement on parle « d’instabilité de l’épaule » qui peut quant à elle faire l’objet d’une réparation chirurgicale dont il faudra plusieurs mois pour se remettre.

Bien sûr, nous retrouvons également d’autres blessures articulaires liées à la chute (notamment en l’absence de protection), c’est le cas par exemple pour des entorses du poignet et fractures diverses.

Comment s’en prévenir ?

Pour profiter pleinement des vacances à la neige et pratiquer le ski sans se blesser, un certain nombre de mesures peuvent (doivent) être prises. Toutefois, l’accident ne dépend pas forcément que de vous, vous n’êtes pas à l’abri d’être heurté par une autre personne sur des stations surpeuplées.

Dans un premier temps, il est préférable de se préparer physiquement avant le départ. Le fait de réaliser régulièrement divers exercices plusieurs semaines à l’avance contribue à un renforcement musculaire pouvant éviter certaines entorses. Par ailleurs, développer son endurance par des exercices cardio-respiratoires est également un bon moyen de prévenir la fatigue, dévastatrice sur les pistes des stations et propice aux blessures !

Bien sûr, avant de chausser les skis, un échauffement et des étirements sont de rigueur, comme pour tous les sports.

Le saviez-vous ? Pour les entorses du genou subies par les skieurs occasionnels, plus de la moitié est due à des fixations mal réglées au niveau des chausses. Le réglage des fixations n’est pas chose facile car elle prend en compte une multitude de facteurs : âge, poids, condition physique, niveau… Dans le doute il convient de demander l’aide d’un professionnel lorsqu’on est novice.

Ainsi s’achève notre petit billet sur les blessures articulaires liées à la pratique du ski : n’hésitez pas à le partager s’il vous a plu !

 

Ski alpin compétitif

Centre de Chirurgie Ostéo-Articulaire (CCO) - Polyclinique Saint-Privat - Rue de la Margeride -34760 Boujan-sur-Libron